Roadtrip – Semaine 5
De Uluru à Kangaroo Island
750 kilomètres nous séparaient de Coober Pedy. Nous avons donc dit adieu au Red Center et l’avons remercié de nous avoir ouvert une petite fenêtre sur ses mystères, puis nous nous sommes mis en route. Le désert défilait à travers les fenêtres. Nous croisions une voiture environ toutes les 15 minutes. Les paysages évoluaient progressivement. Pendant la première moitié du trajet, la végétation s’est densifiée, tout en restant à moins de trois mètres de hauteur. Plus de fraîcheur et d’abris pour les animaux. Le nombre de cadavres de kangourou le long de la voie rapide a malheureusement augmenté aussi.
Soudain, un petit monument marque la frontière entre le Territoire du Nord et l’Australie Méridionale. Le premier est un des trois territoires australiens, c’est à dire qu’il est directement administré par le gouvernement fédéral. Le deuxième est en revanche un des six états australiens, qui possède son propre gouvernement et un certain niveau d’indépendance par rapport au pouvoir fédéral.
Nous poursuivîmes donc dans l’état d’Australie Méridionale. La végétation se fit de plus en plus aride, essentiellement composée de buissons au ras du sol étendant encore plus l’horizon autour de nous. La terre orange contrastait avec le ciel bleu. Un cône blanc, un autre gris, puis des dizaines de diverses couleurs. Des monticules de terre apparurent devant nous. Nous approchions de Coober Peddy, la capitale mondiale de l’Opale.
La Stuart Highway L’une des nombreuses carcasses de voiture Paysages désertiques De temps en temps, une colline La frontière entre le Territoire du Nord… …et l’Australie Méridionale Au loin, les premiers monticules de la région de Coober Pedy On se rapproche des mines d’opale Arrivée à Coober Pedy
Déjà fréquentée par les Aborigènes, c’est en 1915 qu’un jeune homme de 15ans du nom de Bill Hutchinson y découvrit de l’opale alors qu’il gardait le campement et que les autres hommes de la famille étaient partis chercher de l’eau. Un an plus tard, on accourait dans la ville et chacun se mettait à creuser. Eh bien, c’est encore le cas aujourd’hui! Ainsi, les Aborigènes virent les hommes blancs ou “kupa” descendrent au fond des trous ou “piti”, ce qui donnera l’appellation de la ville.
Coober Pedy est une toute petite ville, presque que de mineurs et de touristes. Pas de grandes compagnies minières car l’extraction de l’opale ne se prête pas aux grandes machines et de plus les permis miniers ne sont octroyés que sur des terrains aux surfaces limitées. Les machines les plus modernes utilisées sont donc de petits tunneliers mais l’activité a gardé un savoir-faire traditionnel important. Ici tout le monde creuse. Il y a des trous et des monticules partout. Aussi, nombreuses sont les affiches pour vous enjoindre de faire attention en vous promenant de ne pas tomber dans un puits. Des tas de ferraille, des vieux camions et machines parsèment les rues, également des objets et décors ayant servi dans des productions de film qui apprécient beaucoup l’atmosphère unique de la ville. Le symbole de la ville est le Big Winch, servant à remonter les seaux de gravat des puits. Un autre emblème pourrait être ce camion très caractéristique que l’on voit partout, avec une rampe et un grand tonneau au bout, un blower truck. Il aspire lui aussi les gravats et les dépose en ses fameux tas visibles dans toutes les directions.
L’opale est majoritairement composée de silice et a la particularité d’avoir des reflets de plusieurs couleurs, la lumière se décomposant dans sa structure crystalline. Plus elle est pure, plus les reflets sont nombreux et irisés.
Il fait très chaud et sec à Coober Pedy. Aussi, plus de la moitié de la population vit sous terre, dans des logements creusés dans la roche. Certains hôtels y sont aussi aménagés pour notre plus grand confort. Nous y fîmes une pause pour changer du camping-car (;-)) et découvrir ce mode d’habitation original.
Blower truck Colline dans laquelle est construit notre hôtel Blower truck Vue sur Coober Pedy depuis le toit de l’hôtel Vue sur Coober Pedy depuis le toit de l’hôtel Chambre souterraine Ancien accessoire de film Ancien accessoire de film Ancien accessoire de film Ancien accessoire de film Dans une ancienne mine d’opale Dans une ancienne mine d’opale Dans une ancienne mine d’opale La vie sous terre… La vie sous terre… La vie sous terre… La vie sous terre… Des carcasses de voitures et machines partout Blower truck Motel Blower bus (!) L’église orthodoxe L’église orthodoxe creusée dans la pierre Blower truck

Nous avons quitté la compagnie des mineurs pour notre dernier trajet dans le désert vers Port Augusta et ensuite les montagnes du Flinders Range. En chemin, un trait blanc est apparu au-dessus d’une dune rouge puis s’est élargi en ce que nous devions reconnaître comme un lac salé asséché. Le lac Hart fut le premier des plusieurs lacs salés présents dans la région, certains asséchés, certains en eau, leurs couleurs variant entre le blanc et le rose soutenu.
Island Lagoon Vue sur le lake Hart Lake Hart Lake Hart Island Lagoon Island Lagoon
La chaîne des Flinders Range est un ensemble de montagnes constituées de couches de sédiments qui se sont pliées et fendues au cours de millions d’années. Vu du ciel, ces plis se voient nettement. Au coeur de ce phénomène géologique, s’est notamment formé un amphithéâtre naturel appellé Wilpena Pound. La forme ovale et les crêtes l’entourant sont si parfaites que certains non-spécialistes ont cru à un ancien cratère de volcan. D’autres, parmi les nouveaux arrivants Européens au XIXème siècle, y virent un lieu parfait pour élever du bétail, à l’abri des remparts naturels. Ils se trompaient. L’accès y était très difficile, les années de sécheresse y furent aussi terribles, suivies d’inondations lorsque la pluie revint qui ravagèrent les quelques constructions qu’ils avaient eu peine à dresser. Peut-être avaient-ils tout simplement profané ce lieu sacré pour les Aborigènes qui croient que le corps de deux serpents forment le cercle montagneux de Wilpena Pound.
Nous campèrent au milieu de ces montagnes, en pleine forêt d’eucalyptus. Certains, frappés par la foudre semblaient avoir littéralement brûlés de l’intérieur, s’éventrant sous la chaleur mais restant debout, le blanc de leur croûte extérieure intact. L’effet visuel est saisissant.
C’est aussi en arrivant ici, au coucher du soleil que nous fîmes enfin la connaissance de nos premiers kangourous en liberté dont certains s’aventuraient même entre les voitures des campeurs.


Hawker , petite ville typique sur la route de Flinders Range Hawker Hawker Hawker Hawker Sur la route du Flinders Range Nos premiers kangourous en liberté Nos premiers kangourous en liberté Eucalyptus brûlé de l’intérieur Kangourou très intéressé par les énergies renouvelables


Au creux du Wilpena Pound Rando dans le Wilpena Pound Au loin, le Flinders Range Au loin, le Flinders Range Au loin, le Flinders Range Aigle prêt à se délecter….de kangourou blessé par les voitures 🙁
Adélaïde, fut un arrêt bref pour nous. Le temps d’y découvrir une atmosphère estudiantine, de grands jardins botaniques que nous traversâmes pour nous rendre au centre-ville et surtout le South Australian Museum où, à ce jour et enfin (!), nous avons vu la collection la plus étoffée et la mieux présentée d’objets concernant les Aborigènes. Et de loin! Boucliers, lances, boomerangs, barques, objets cérémoniels, paniers, outils divers, herbiers, plats pour la cuisine, jeux d’enfants dont le fameux jeu de ficelle avec lequel Elena et Miki et leurs copines s’amusent tant aujourd’hui encore dans la cour, tout y était. Bravo donc à Adélaïde qui peut d’ailleurs également se targuer d’avoir été avant-gardiste sur de nombreux sujets comme le droit de vote des femmes et leur accés aux études universitaires. Elle fut d’ailleurs fondée par des hommes libres, venus s’installer de leur plein gré dans cette région d’Australie.
Centre d’Adélaïde Gallerie d’Art Oeuvre d’Art South Australia Museum Lances Barques Bâtons à creuser Ustensiles pour la cueillette et la cuisine Boomerang et filets à pêche Ustensiles pour la pêche Ustensiles pour la cuisine Ustensiles pour collecter et transporter l’eau Maîtriser le feu La connaissance des plantes Boomerangs Boucliers décorés Jeu de ficelle Paniers Carte des clans Aborigènes Totems
Nous nous levâmes tôt. Deux heures de route pour rejoindre Cape Jervis et ne pas rater le ferry pour Kangaroo Island. L’atmosphère y était…insulaire. C’est à dire paisible, familial, coupée des inquiétudes du continent, et du coronavirus! Ceci malgré les feux qui ravagèrent la moitié de l’île il y a à peine deux mois. Certains habitants perdirent des milliers de têtes de bétail, leur maison, leurs kilomètres d’enclos. Ils vivent dans une caravane en attendant de tout rebâtir. Ici, les plages sont sauvages et peu fréquentées, si bien que les habitants de l’île y circulent tout naturellement en 4×4 pour s’avancer au milieu de la plage. On ouvre le coffre, on descend les enfants ou le fauteuil et la canne à pêche et c’est parti!
Kangaroo Island n’est pas l’île où vous verrez plus de kangourous que partout ailleurs en Australie même si elle fut nommée ainsi car l’un des premiers explorateurs vit sur ses rives des kangourous gris. Mais elle a pu échapper aux lapins et renards importés sur le continent australien. Elle devint donc un havre de paix pour de nombreuses espèces comme les koalas ou encore les lions de mer australiens. Ceux-ci ont leurs plages protégées où ils vivent à l’année et viennent se reposer entre leurs sorties de pêche éreintantes car chacune dure trois jours! Avec un guide, nous avons pu les approcher à 10-15 mètres. Malgré la protection dont ils jouissent, leur population décline. Les déchets provenant de la pêche, les requins, mais surtout une maladie provenant de vers endémiques qui infestent leur estomac. Ironie du sort, les premiers Européens peuplant l’île furent des chasseurs de lions de mer et de baleines. Il fallut moins de 30 ans pour que les espèces soient presque exterminées et que les chasseurs s’en aillent faute de proies. Heureusement, les espèces survécurent et sont aujourd’hui protégées. Malheureusement en revanche, les femmes Aborigènes qu’ils prirent de force pour en faire leurs domestiques ou femmes, furent perdues à jamais.
Un mini-désert, Little Sahara, offre un beau panorama sur plusieurs dunes de sable jaune clair. Les sensations y sont au rendez-vous, aidées par les planches que l’on peut y louer pour glisser sur les dunes. Elena dévale avec une aisance déconcertante, Mona fait de belles figures, Miki s’arrête à mi-pente en hurlant que c’est trop dangereux et Olivier creuse des tranchées avec ses pieds pour redresser la trajectoire de l’engin.
Déjà l’heure du départ. Nous serions restés plus longtemps sur cette île mais la Great Ocean Road nous attend. Comme pour nous offrir un dernier souvenir, lors de notre ultime baignade sur la plage de Stokes Bay, nous fûmes les témoins du spectacle tout naturel de dauphins chassant ensemble non loin du rivage, les poissons volant autour d’eux et tentant de s’échapper.
Kangaroo Island Baudin Beach Island Beach Island Beach Pèche au bord de mer en compagnie d’un pélican On vient en 4×4 sur la plage Seal Bay Seal Bay Seal Bay Seal Bay Seal Bay Seal Bay Seal Bay Seal Bay Little Sahara Little Sahara Little Sahara Little Sahara Little Sahara La nature repousse après les incendies Forêt de pins brûlés Coucher de soleil sur Emu Bay Rives de Kangaroo Island